Égérie d’une nouvelle scène British totalement délurée sans être déglinguée (comme son amie d’école primaire Amy Winehouse), la belle Ebony n’a pas fini de faire tourner en bourrique la sphère musicale mondiale. Véritable furie scénique dont la voix est aussi ardente que les étranges costumes qu’elle porte, Ebony Bones dynamite les genres aussi facilement que les scènes qu’elle embrase d’un feu multicolore depuis deux ans.
Si ce projet n’est pas sans rappeler celui de Chromehoof (venus dans la Hague il y a deux ans déjà) le style d’Ebony Bones emprunte largement à la Black Music période Motown qui ferait une overdose de métal, de disco et de rock’n’roll. Comment une petite île comme la Grande Bretagne, contrainte aux aléas d’un temps moribond, peut-elle enfanter des projets aussi merveilleusement fringants, ensoleillés et décalés ? Mettre à jour l’incarnation d’une Joséphine Baker mixée à Grace Jones est un exploit qui relève de la démesure lorsque s’ajoute à cela la nonchalance et la facilité avec laquelle cette musique s’inscrit dans son temps. Plutôt freak sur scène, voire carnavalesque, on est loin néanmoins d’un délire foutraque. Il ne serait pas étonnant que des feux maléfiques et irradiant d’énergie nous consument dans un instant de grâce collective ce soir-là, dans une brèche en feu. Mais en ce printemps où la nature reprend vie, profitez de cette furie scénique contagieuse pour vous refaire une santé. Cela nous fera à tous, le plus grand bien. Et puis si Ebony s’est produite dans la majeure partie des festivals européens d’envergure, son passage au bout de notre presqu’île est une vraie chance, ne passez pas à côté de cet événement qui fera date, d’autant plus que le groupe vient de signer sur une major : son avenir se fera désormais sous d’autres cieux.